Yougoslavie---Suicide-d'une-Nation-Européenne-6-6-Les-Frustrés-de-la-Paix
documentaire réalisé par Brian Lapping pour la BBC. La Yougoslavie de Tito et des Machiavel Quatre heures de documentaire magistral sur une guerre née dans les têtes.
Episode 6/6 de la série "Yougoslavie : Suicide d'une Nation Européenne"
Cet épisode final du documentaire de la BBC sur les conflits en ex-Yougoslavie s'intéresse cette-fois ci non pas directement aux principaux concernés, mais plutôt, à l'ONU, l'OTAN, et les forces tiers. L'épisode tend à montrer les différentes propositions de paix, mais surtout, les incohérences, et surtout incompétences, de l'OTAN, de l'ONU, et de l'UE, toutes trois souhaitant gérer la crise à leur manière. Et ces divergences, et cette volonté de chacun imposer sa vision et de montrer que chacun maitrise la situation, aura une conséquence désastreuse sur les conflits en Yougoslavie. Cet épisode montre que l'OTAN et l'ONU ont été incapables de protéger les civils, particulièrement en Bosnie-Herzégovine, et que les forces serbes ont pu leur tenir tête, sans riposte réelle de la part. C'est bien sous la protection de l'ONU que 10000 civils ont été tués à Sarajevo. C'est bien sous la protection de l'ONU que 8000 l'ont été à Srebrenica. Ce n'est qu'après 4 années de destruction, de massacres, de haine, de part et d'autres des belligérants, que les forces de l'OTAN ont décidé d'intervenir massivement pour stopper le conflit. Bien trop tard. La Yougoslavie était détruite, et mettra du temps à s'en relever. Encore aujourd'hui, la Serbie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Macédoine sont dans des situations compliquées, loin de connaître de nouveau l'âge d'or économique et militaire connu sous la période yougoslave. La Yougoslavie a existé, elle fut puissante, tant économiquement, que militairement. Mais elle fut détruite. Rares sont ceux qui pensaient que la Yougoslavie pouvait connaître un épisode aussi sanglant que la période 1991-1995. Malheureusement, elle se déchirera encore en 1999, lorsque le Kosovo prit son indépendance...
----------
Il était une fois une Yougoslavie orpheline de Tito... dont les
successeurs étaient en panne de légitimité. L'un d'eux, un jeune apparatchik serbe du nom de Slobodan Milosevic, se trouve propulsé par son protecteur pour faire un discours lénifiant à des foules serbes fâchées de se retrouver minoritaires dans la lointaine province du Kosovo agitée par le nationalisme albanais.
Il s'exécute, réfléchit qu'il tient là une occasion extraordinaire de se créer un personnage. Il y revient, et aidé par de douteux émissaires qui organisent une pseudo-échauffourée avec des policiers albanais, il prononce les mots qui le feront entrer dans l'Histoire: «Nul n'a droit de battre les Serbes.» La cause est née, les masses le suivent. Mais la montée en puissance de l'homme qui rêve d'occuper le siège laissé vacant par Tito inquiète les autres nations du pays, à la tête desquelles s'installent d'autres apparatchiks qui utilisent les mêmes ficelles. Et le fragile château de cartes yougoslave s'écroule dans un bain de sang.
C'est cette spirale d'une guerre, née dans les têtes bien avant le premier coup de feu, que s'attache à relater, avec les témoignages des principaux acteurs du drame, un documentaire en cinq épisodes réalisé avec l'aide de la BBC par le producteur indépendant Brian Lapping, auquel Canal+ consacre ce soir quatre heures en continu à la plus grande heure d'audience. «Pour Canal +, explique la directrice des programmes documentaires de la chaîne, Catherine Lamour, il s'agit de faire un coup mais aussi de sensibiliser l'opinion et les politiciens. L'émission montre que cette guerre ne procède pas de la logique de la folie, mais qu'elle a eu lieu parce que des gens l'ont voulue.»
Le titre français Yougoslavie: suicide d'une nation européenne, plus évocateur que le titre anglais Death of Yugoslavia (Mort de la Yougoslavie), est, selon Norma Percy, coordinatrice de la série, «un bon titre, parce que je crois qu'ils sont effectivement responsables».
«Que va-t-il advenir de notre pays», demande, inquiet devant la montée du nationalisme, l'ex-président de Serbie Ivan Stambolic à Milosevic, alors son bras droit, qui répond: «Nous lui imposerons notre volonté.» En Croatie, où le nationaliste Tudjman, considéré comme le seul homme à pouvoir barrer la route à Milosevic, est élu président, on mise aussi sur la politique du pire.
Le modéré Josip Reihl-Kir, chef de la police d'Osijek, un homme qui allait personnellement raccommoder villages serbes et croates, est assassiné par l'aile extrémiste du parti du président croate. L'appel aux armes est lancé et seuls les extrémistes ont le droit de parole. «Nous aurions dû nous montrer plus prudents, sachant que nous allions retourner contre nous les Serbes de Croatie», reconnaît aujourd'hui Stjepan Mesic, l'ancien collaborateur de Tudjman entré en dissidence.
Le machiavélisme politique des dirigeants serbes semble avoir fasciné les auteurs du documentaire ...
Transaction
Created
3 weeks ago
Content Type
Language
video/mp4
fr