Printemps 48. L'Europe à l'heure de la guerre froide
1948 : moins de trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la tempête gronde de nouveau sur le Vieux Continent. Les anciens Alliés se déchirent et un rideau de fer sépare désormais les Européens. Alors que les communistes accèdent au pouvoir en Tchécoslovaquie, la rupture est consommée entre le Yougoslave Tito et Staline, et Berlin est soumis à un blocus qui se transforme en épreuve de force.
Moins de trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la tempête gronde de nouveau sur le Vieux Continent. Les anciens Alliés se déchirent et un rideau de fer sépare désormais les Européens. Au printemps 1948, des événements marquants viennent accentuer les divisions. Alors que les communistes accèdent au pouvoir en Tchécoslovaquie, la rupture est consommée entre le Yougoslave Tito et Staline, et Berlin est soumis à un blocus qui se transforme en épreuve de force. C’est aussi à ce moment-là que l’État d’Israël voit le jour. Des images d’archives, des citations d’auteures de l’époque (Anna Seghers, Simone de Beauvoir) et des témoignages, notamment ceux de l’historien français Marc Ferro, du comédien allemand Günter Lamprecht et de l’écrivaine russe Maya Turovskaya, font revivre l’incertitude et la crainte qui prévalaient en cette année mouvementée.
À la fin du XIXe siècle, les patrons éclairés découvrent que l’ouvrier fait partie lui aussi du capital de l’entreprise. C’est la naissance de la diététique, de l’ergonomie, de la gymnastique ouvrière. Toutefois le travail à la chaîne, inventé dès 1871 aux Abattoirs de Chicago, peine à s’imposer. Ce n’est qu’après la grande boucherie de 1914-1918 que la rationalisation de la production et les techniques de “management scientifique” comme le taylorisme se généralisent malgré une violente résistance du monde ouvrier. Celui-ci apparaît profondément fracturé, alors que la révolution russe a fait naître l’espoir d’une révolution socialiste mondiale. En Allemagne, les réformistes sociaux-démocrates ont écrasé dans le sang les tentatives d’insurrection de 1919-1920. Les fascistes et les nazis s’engouffrent dans la brèche. Aidés par les crises et la montée du chômage, ils s’emparent du pouvoir, en Italie dès 1922, en Allemagne en 1933. Prétendant réaliser la synthèse du socialisme et du nationalisme au nom d’un travailleur mythique, ils proclament “la fin de la lutte des classes”.
Tournant climatique majeur, la sécheresse s’installe en Europe. Décryptage d’un phénomène inquiétant, lié au réchauffement climatique et amplifié par nos pratiques agroalimentaires intensives.
Après trois années marquées par un climat exceptionnellement chaud, le dessèchement du sol de plusieurs pays européens s’accélère et l’eau vient dangereusement à manquer. Dans les régions méditerranéennes, la saison des feux de forêt s’allonge de plusieurs mois, et le nord du continent − la Suède notamment – n’est plus aussi épargnée par cet inquiétant phénomène. Comme la "mer de plastique" en Andalousie, qui s’étend sur des centaines de kilomètres et consomme quotidiennement des quantités astronomiques de litres d’eau.
Un enjeu majeur
Analysant les causes de cette catastrophe annoncée, ce documentaire met au jour la responsabilité de l’agriculture intensive et s’interroge sur l’efficacité du Pacte vert et des subventions européennes pour la protection de l’environnement. Au travers des éclairages de militants et de scientifiques sur le terrain en France, en Allemagne, en Espagne et en Roumanie, ce film dresse un bilan très préoccupant de la situation climatique en Europe, mais présente aussi quelques pistes prometteuses – comme le développement de la résistance des plantes à la chaleur, et en particulier des vignes – pour y remédier.
Réalisation :
Jens Niehuss (m),
Pays :
Allemagne
Année :
2021
Le débarquement des troupes alliées en Normandie reste dans les mémoires comme une épopée héroïque couronnée d’un immense succès. Grâce à l’entente entre Britanniques et Américains et à la combativité de leurs troupes, l’offensive alliée est passée à la postérité comme une victoire sans faille. Pourtant, l’opération Overlord a bien failli tourner au fiasco. Tout commence à la conférence de Téhéran, en novembre 1943, quand Roosevelt, Churchill et Staline s’accordent sur une gigantesque offensive en Europe de l’Ouest afin de porter un coup fatal à Hitler. Mais le calendrier est serré, et les obstacles s’accumulent : mésententes des chefs, planifications hâtives, immenses problèmes logistiques, impréparation des soldats, mais aussi aléas climatiques, qui obligent à reporter plusieurs fois un débarquement initialement prévu pour le 1er mai 1944. Le 6 juin, les troupes alliées s’élancent enfin sur les plages normandes. Mais, si la première phase de l’invasion se déroule sans trop de pertes, sur Omaha Beach, elle tourne au désastre. Quant aux semaines suivantes, elles vont virer au cauchemar.
Un documentaire de DENIS Thierry et RATOVONDRAHONA Guy.
La chute du mur de Berlin nous laissait espérer la fin des divisions. Pourtant, 20 ans après, de nombreux murs de béton, de métal, de barbelés, ont surgi un peu partout dans le monde. Aux USA, en Israël, en Europe ou ailleurs, ces nouveaux murs n'ont pas pour objectif d'empêcher les gens de sortir comme à Berlin, mais de leur interdire d'entrer. Dans notre époque soi-disant globalisée, ces murs nous sont apparus symptomatiques d'un monde en crise. Au Mexique, en Israël, à Berlin, nous avons rencontré ceux qui vivent près de ces murs, qu'ils en soient les victimes ou les promoteurs. Partout, le même constat, ces murs incarnent violemment la difficulté de communiquer avec l'autre
À environ 100 kilomètres de Moscou, le village de Borodino symbolise la résistance russe à l’envahisseur Napoléon Bonaparte. Mais en 1812, la bataille de la Borodino a été convertie par les bulletins de la Grande Armée de Napoléon en "bataille victorieuse de la Moskova". Pourtant, celle-ci décimera en masse les grognards épuisés de l’empereur, qui pressentira alors son déclin.
Au fil d’images d’archives et d’écrits de ses membres, ce beau documentaire retrace pas à pas la mission ethnographique qui inspirera à Michel Leiris son livre "L'Afrique fantôme". Un éclairage passionnant, à l’heure du débat sur les restitutions.
Mai 1931. À l’époque de l’exposition coloniale et du succès du Bal nègre à Paris, une mission d’ethnologie, emmenée par l’explorateur Marcel Griaule et dont font partie l'écrivain et poète Michel Leiris et le musicologue André Schaeffner, embarque pour un périple de dix-huit mois à travers l'Afrique, de Dakar à Djibouti. Curieux d’expérimenter de nouvelles méthodes d’enquête sur le terrain, les scientifiques ambitionnent de mieux s’initier aux cultures africaines − modes de vie, traditions et religions −, menacées d’effacement par la colonisation, comme de faire reconnaître l'ethnologie comme une science moderne et humaniste. Leur objectif : collecter – quitte à voler − des objets du quotidien pour les collections du musée d'ethnographie, bientôt rebaptisé musée de l’Homme. L’expédition rapportera ainsi un impressionnant butin de précieuses "pièces à conviction" : 3 600 objets, dont le mystérieux boli fétiche du culte du Kono, 60 mètres carrés de peintures murales et des centaines de manuscrits éthiopiens, des milliers de photos, des mètres de films, des enregistrements, dessins, ainsi que 70 crânes et ossements… La folle aventure inspirera à Michel Leiris, émerveillé autant qu’écœuré, son célèbre journal L'Afrique fantôme, publié en 1934, qui pointera l’absurdité de cette collecte et les limites d'une telle entreprise dans un cadre colonial. Abordant la rencontre de l'autre à travers sa propre subjectivité, l’auteur y dénonce la logique d'intimidation et d'effraction à l'œuvre dans les prises d'objets, dont lui-même se rend coupable. Un carnet de route critique que ne lui pardonnera pas Marcel Griaule.
Épopée conradienne
Quatre-vingt-dix ans plus tard, ces "reliques" lointaines – dont des masques dogons –, intégrées au répertoire occidental et conservées au musée de l’Homme ou encore à celui du Quai-Branly, ont enrichi les cultures européennes. Mais à l’heure du débat sur les restitutions, leur disparition d’Afrique a aussi laissé de profondes séquelles dans les pays d’origine, collection et destruction constituant les deux faces d'une même médaille. Au fil d'hypnotiques images d’archives des pays traversés, d’extraits de L'Afrique fantôme et de la correspondance de Griaule, le film retrace pas à pas cette épopée conradienne, entre désir de découverte et quête compulsive, pour raconter une impossible rencontre.
Réalisation :
Marc Petitjean
Pays :
France
Année :
2020
Réalisé par : Fabien Béziat, Hugues Nancy
Alors que Donald Trump a promis de ressusciter les mines de charbon américaines, et ce, malgré une demande en déclin, la France a depuis 2004 définitivement tourné le dos à l'extraction de la houille. Jugée peu rentable et trop polluante, elle a été remplacée par le pétrole, le nucléaire et les énergies renouvelables. Pourtant, cet or noir a énormément compté dans l'histoire industrielle française. Pour parvenir à fournir les millions de tonnes de charbon nécessaires à l'essor économique et industriel des entreprises françaises, des centaines de milliers de mineurs ont bravé pendant près de deux siècles le danger, la peur, le noir, la chaleur, les coups de grisou et la silicose.
2. Résurrections
En 1954, la Cour suprême déclare anticonstitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Le Ku Klux Klan se remet alors en ordre de marche et, avec la complicité des autorités locales dans certains États, se déchaîne pour contrer par la terreur un mouvement devenu irrépressible. En septembre 1963, deux semaines après la marche sur Washington, où des centaines de milliers de personnes ont acclamé le "rêve" de Martin Luther King, des membres du Klan font exploser une bombe dans une église noire de Birmingham en Alabama, tuant quatre jeunes filles.